XIII. Le Soleil couchant
13 – 1 La statue de pierre
— Tiens ! la statue de pierre,
dit LUNAIRE.
— C’est justement celle-là
qui nous a conduits jusqu’au château,
quand on est perdus d’en face de nombreuses rues,
dit SOLAIRE.
Ils voient un cerisier sans fleurs.
— On sent l’approche de l’automne, dit LUNAIRE.
— Notre TIGNY, elle était si jolie et charmante,
dit SOLAIRE.
— Où sont-elles, les fées ?……….. Le château ?
demande LUNAIRE.
— Est-ce que tous se sont passés dans un rêve ?
répond SOLAIRE.
— Tous, ce n’est qu’un rêve ? se dit LUNAIRE.
— Mon cher séjour, se dit SOLAIRE.
Un peu plus loin, ils voient le toit rose d’un cirque familier
éblouissant au crépuscule.
— Notre cher cirque ! crie LUNAIRE.
— C’est-à-dire, le château de notre père se trouvait
juste derrière notre cirque, dit SOLAIRE.
— Dis donc !
Et pourtant, on a consacré beaucoup de temps pour y arriver.
— On ne le savait pas. Ça par exemple ! …………………
Quel long voyage.
— Nous étions jeunes.
Nous avions tous devant nous avec l’espérance pour l’avenir.
Il soufflait une brise du printemps.
commence à chanter LUNAIRE.
13 – 2 LAPIN
Le voyage va toucher à sa fin.
— Il n’y avait rien de grand dans notre voyage, dit SOLAIRE.
— Le temps qui ne revient jamais, il est grand, dit LUNAIRE.
« Il s’approche de la fin de notre voyage.
Et rappelons-nous que les années passent trop vite
et ne reviendront pas une seconde fois.
C’est le temps sans doute qui est le plus grand de tous.
On le regrette au plus profond du cœur. »
— La déesse avec les ailes au vent de la liberté,
la Victoire de Samothrace,
Nike vous attend depuis cent sept ans.
Vous avez votre cher Tuck-Tuck.
Sans moi, vous pouvez continuer votre chemin de la liberté.
Félicitations ! Je vous quitte ici.
LAPIN, tout blanc, est parti au loin en courant comme le vent.
— Attends-moi ! Notre LAPIN, où iras-tu ?
— Attends-moi ! Notre Sagesse, où es-tu ?
SOLAIRE et LUNAIRE, ils ont couru après lui,
LAPIN …………………………………………..
13 – 3 Le Soleil couchant
— Allons, Lunaire, rentrons à notre Cirque,
dit SOLAIRE.
— Allons, Solaire, rentrons pour y chanter
notre voyage merveilleux, dit LUNAIRE.
— Quel hymne ?
demande SOLAIRE.
« Nous étions les petits innocents.
Il soufflait une brise du printemps tout doucement.
Elle était beaucoup plus gentille que le plus grand honneur.
Nous allons vous chanter notre chanson. »
— A l’ éternité, on y croit. La liberté, on l’adore.
— Marchons ! Marchons !
la- la- la- la……… et vous, vous aussi.
On est déjà en automne.
Le Soleil couchant jette son dernier regard beau et doux,
qui sait déjà toutes les joies et les tristesses sur cette Terre.
SOLAIRE, LUNAIRE et Tuck-Tuck en trois
reprennent leur chemin du retour nu-pieds,
bras dessus bras dessous,
aux rayons rosés longs et brillants les plus beaux que jamais
dont la beauté ils ne s’en point aperçoivent.
A la tombée du jour,
toutes les avenues de l’étoile s’épanouissent de sa beauté,
se réjouissent, se réunissent.
Et un moment, dans un instant,
elles croient à l’éternité, elles aussi.
Aucun oiseau ne vole plus haut
que notre ima-gi-nation.
Aux yeux regardés, ma ché-rie,
on attrape le bonheur in-attendu.
Au dehors des paroles, mon bijou,
on voit s’en voler l’éternité.
La confiance aux autres,
L’espérance pour demain.
N’aie pas peur, Mon petit oiseau.
A l’ éternité, on y croit.
La Liberté, on adore.
Marchons ! Marchons !
la- la- la- la………
Et vous ? Vous aussi.
Le Matin, cha-grin,
Le Soir, es-poir.
Marchons ! Marchons !
la- la- la- la………
Nos amours, Nos amours.